vendredi 6 novembre 2015

Panique aux chiottes: les habitants de Houston pissent sur la lune



Hétéros et homos...

... les mecs préfèrent pisser en plein air.

Pisse & Love.
Lors d'un référendum municipal, mardi dernier, la population de Houston (Texas) a abrogé le règlement interdisant toute discrimination fondée sur la race, la religion, l'orientation et l'identité sexuelles (transgenre) que le Conseil municipal avait adopté en mai 2014. La campagne contre cette ordonnance a été menée avec succès par des chrétiens fondamentalistes que soutenaient quelques pontes du Parti conservateur. La droite religieuse s'était d'abord tournée vers la Cour suprême du Texas qui avait ordonné à la Ville de Houston d'abroger ce règlement ou de le soumettre au vote populaire.




Les Gens de foi, comme ils se nomment, ne veulent pas accorder la parité aux LGBT qu'ils refusent de reconnaître comme égaux en droits. Et ils appliquent la recette des extrémistes (tant islamistes que christianistes) qui consiste à retourner le problème en prétendant que toute mesure condamnant leurs discriminations envers nous restreint leur "liberté religieuse". Pourtant le règlement édicté l'an dernier par Houston ne limite en rien l'exercice de la foi. Il est en accord avec le principe de séparation entre l'Église et l'État. Et il a été adopté pour mettre au pas 1) les commerçants qui ne veulent pas servir des personnes LGBT, 2) et ceux qui leur refusent des soins de santé, un emploi ou la location d'un logement. Ce qui est encore courant dans certaines régions des États-Unis.



Pour faire passer leur message auprès des électeurs, les Chrétiens conservateurs avaient fait campagne avec ce slogan: "Pas d'hommes dans les toilettes des femmes". Parce que, bien sûr, grâce à la loi anti-discrimination, les prédateurs sexuels allaient se précipiter dans ces lieux, notamment les personnes trans (elles qui ne respectent pas le genre auquel Dieu les a assujettis dans sa grande sagesse). L'une des pubs à la télévision montrait une petite fille poursuivie par un vilain monsieur jusque dans une cabine des toilettes...



Les fondamentalistes ont aussi payé cette déclaration d'un ancien joueur des Houston Astros. "Pas d'hommes dans les toilettes des femmes, pas de garçons dans les douches ou les vestiaires des filles. J'ai été professionnel de baseball durant 15 ans, mais ma famille est plus importante. Mon épouse et moi avons quatre filles. Ce règlement des toilettes rendrait possible à des hommes déviants de s'introduire dans les toilettes publiques des dames, ainsi que les douches et les vestiaires. Cela violerait leur pudeur et les mettrait en danger." C'est ainsi que cette campagne liberticide a détourné le sujet pour éviter de parler des LGBT qui sont de mieux en mieux acceptés dans la société américaine.

André






5 commentaires:

Philippe du Nvd a dit…

Pourrait-on enfin espérer que, si la bêtise s'agite et mord encore autant, c'est parce qu'elle sent que ses jours sont comptés ???...
Et verra-t-on bientôt tous les murs n'avoir d'autre usage que celui de joyeux pissoir ???...

Alors, me revient immanquablement au cœur et aux lèvres la chanson de Levesque dont je vous ai parlé l'autre jour:
"Quand les hommes vivront d'amour..." etc... etc... Je ne vais quand même pas vous la refaire, rassurez-vous !
Mais profitez un max de ce magnifique été indien. Un cadeau que personne ne nous prendra.

André a dit…

Tout à fait d'accord avec toi, Phil Nvd, ils se débattent comme des poissons hors de l'eau. J'y reviendrai.

ZobàDada a dit…

Les intégrismes quels qu'ils soient (religieux, laïcs, économiques, culturels, ...) sont la gangrène de la société. Je ne partage malheureusement pas l'optimisme de Philippe. Chassez le naturel, il revient au galop. Que cela ne vous empêche pas de passer un bon weekend.

Xersex a dit…

je peux partager l'optimisme de Philippe, mais pas en breves temps. Il faudra encore des dizaines d'années!

Philippe du Nvd a dit…

Hello ZobàDada...

Je reconnais bien volontiers avec toi qu'avec mon optimisme un peu naïf, je ne m'engage pas à grand chose.
Cela s'appelle même "tirer des plans sur la comète" puis que le jour, très lointain, où mon espoir se réaliserait (réalisera ?...) je ne serais même plus là pour le voir... et en jouir !

C'est peut-être pour ça que j'aime tellement quand notre cher André nous parle de ces trop brèves époques de l'histoire où "tout cela" n'avait pas tellement d'importance...
Ou quand avec son intuition, il nous ouvre quelques fenêtres sur ce qui sera... un jour peut-être, pour d'autres que nous.