mercredi 28 janvier 2015

Mettre de jeunes bites en évidence: deux époques, deux manières





Dans les années 1930, le photographe amateur (de jeunes prolétaires bien membrés) Montague Glover a capté le dard vigoureux de son amant Ralph, sous tous les angles.


Après les bites torturées des sadhus hindous [précédent billet], tournons nos regards vers les braquemards des marins et dockers anglais du siècle dernier et les crevettes que le couturier américain Rick Owens a laissé entrevoir sur son podium, lors des récents défilés de mode masculine à Paris. "La nudité, c'est le message le plus simple et le plus primitif, s'est écrié l'artiste. C'est puissant. Aujourd'hui, cela concerne le monde hétéro. C'est une manière de s'affranchir. Qui pourrait y échapper? Nous vivons dans un monde où il faut absolument entreprendre. Au cours du défilé, c'est notre moment confidentiel."



Un homme qui ne se payait pas de mots, c'est l'architecte anglais Montague Charles Glover (1898-1983, génération de mon père). Officier durant la Première guerre mondiale, il a laissé un témoignage photographique très documenté sur la vie des homosexuels de son pays au siècle dernier, lorsque les pédés anglais devaient se faire discrets. Ses goûts le dirigeaient vers les jeunes gars de la classe ouvrière, les "méchants garçons" et les prostitués. Ils passaient dans son lit aussi bien que devant l'objectif. Mais Glover est resté fidèle, à sa manière, au grand amour de sa vie, Ralph Hall (1913-1987). Il se sont rencontrés en 1930 et leur amour a duré plus de cinquante ans. Pour rendre leur relation acceptable en société, Ralph était présenté en tant que valet de chambre de Montague; il était bien accepté et considéré par les amis du couple.



Que pourrait-on attendre d'un tailleur pour homme inventif? Qu'il architecture nos vêtements dans le sens d'une plus grande liberté de mouvements, sans étranglements au cou ni au ventre, dans des textures qui ventilent et se déplissent immédiatement, sortent défroissées de la machine à laver et sèchent en une heure. Les bases existent, on les exploite au rayon sport avec des emballages de paquets assez audacieux (sans choquer, semble-t-il). Mais ces grandes fainéantes de couturiers se croisent les pouces et expliquent: "Cette saison, j'ai retravaillé les codes du classicisme masculin avec un esprit plus contemporain, urbain et futuriste". Fuck you!

André



Le défilé de Rick Owens: des déchirures et quelques garçons sans slip. Commentaire du New York Magazine: "Certaines créations avaient une large ouverture révélant les attributs des mannequins, accentuant l'aspect religieux de l'événement. Ce n'était pas fait avec mauvais goût, mais de manière plus mystérieuse comme si des dieux de la fertilité avaient pris possession des lieux." Amen!

1 commentaire:

Xersex a dit…

interessant post, mais je suis heuresement étonné par les derniers images!!!