vendredi 26 décembre 2014

Le "Festival nu" japonais allie sensualité, vigueur et spiritualité



C'est une manifestation joyeuse où les fidèles accomplissent un rituel de purification dans la plus humble nudité possible. Elle a lieu en divers endroits du Japon, hiver comme été, et se décline en plusieurs étapes qui comprennent l'immersion dans l'eau froide, une lutte entre les participants pour s'approprier un objet béni, un moment de repos dans un sanctuaire, puis un saut dans la boue où les mecs s'en donnent à coeur joie. On dit qu'un homme totalement nu se cache parmi les fidèles; son rôle symbolique consiste à purger ceux qui le touchent de leurs mauvaises actions et de leur malchance. Un prêtre shinto accorde sa bénédiction à la foule rassemblée.

Comparez Hadaka Matsuri, ce "Festival (de l'homme) nu" aux commémorations chrétiennes! Lorsque notre dieu est dans les langes, les femmes du 21e siècle sortent leur col de fourrure. Alors qu'il se fait baptiser, adulte nu immergé dans le fleuve, les baptêmes d'aujourd'hui mouillent de trois gouttes la tête d'un bébé qui n'y comprend rien. Pour rappeler sa mort, corps sanglant fouetté, dénudé et percé de clous, ses fidèles mettent leur costume du dimanche.





J'aime la charge sensuelle, mêlée au spirituel, qui se dégage de Hadaka Matsuri. Les gars qui participent à la mêlée revêtent le fundoshi cérémoniel. C'est la barrière à la fois infranchissable et si facilement détachable qui les sépare les uns des autres et en fait des individus immergés dans cette masse virile et bagarreuse... La sensualité et la spiritualité sont indispensables à la conduite d'une vie humaine équilibrée. Comme la sexualité qui -- on semble l'oublier -- s'exprime différemment suivant les situations. Parfois il s'agit de l'acte, parfois de notre incarnation dans un corps mâle, avec ses attributs, ses exigences et ses faiblesses.




Dans le Festival de Hadaka Matsuri, les participants revêtent un cache-sexe qui les rend tactilement conscients de leur virilité, de leur appartenance au clan masculin, de la fraternité et de la compétitivité que le clan réclame de ses membres. Le rituel de purification leur permet d'épurer et clarifier cette situation. Et c'est tellement important, aujourd'hui, de pouvoir nous situer au milieu de la confusion concernant les rôles, les genres et les différentes "égalités" !

André


mercredi 24 décembre 2014

Le foutoir de Noël : deux religions et beaucoup de commerce...


"Noël", si vous deviez l'expliquer à un Martien ignorant les moeurs et coutumes occidentales, comment vous y prendriez-vous? L'agitation commence début novembre dans les magasins et plus on avance plus les ouvriers des secteurs alimentaire et divertissement font des heures supplémentaires. En décembre, les travailleurs ou leurs employeurs organisent des gueuletons de fin d'année durant lesquels ceux qui picolent se lâchent et regrettent leurs paroles ou leur strip improvisé le lendemain. En fin de mois, tout le monde a déjà traversé plein d'indigestions et aborde les repas familiaux et leurs embrassades avec une haleine pâteuse. En plus, il faut faire le poing dans sa poche parce que Noël, à l'origine, c'est la célébration de la solidarité, de l'amour familial, de l'humilité et de la rédemption. Et la tante Agathe, on a envie de l'étrangler.

Ce qui nous amène aux origines religieuses de cette commémoration. Cela se passe dans un pays dont les habitants actuels y sont parfaitement indifférents. C'est l'histoire d'une maman célibataire qui donne naissance à un enfant de père inconnu, alors elle dit qu'il vient de Dieu. Cela fait d'elle la première mère porteuse. Ensuite elle épouse son fiancé qui, selon la branche catholique du christianisme, ne touchera jamais son épouse. Cela fait de lui le premier père gay bien qu'il ne se marie pas avec un homme (et sa femme s'appelle Marie). L'accouchement se passe dans de mauvaises conditions parce qu'ils n'ont aucun lieu où aller crécher. Pourtant on dit qu'il est né dans une crèche.



Impossible d'expliquer pourquoi les catholiques (toujours eux) persistent à appeler Marie la vierge, alors que c'est Joseph qui l'était et le resta; ni pourquoi trois astrologues offrirent son horoscope au bébé alors que les Églises condamnent unanimement l'astrologie et les autres arts divinatoires. Ni pourquoi les mêmes instances religieuses refusent la gestation pour autrui alors qu'elles font leur beurre de cette histoire.

Enfin, il faudrait aussi expliquer comment le sapin -- plutôt que le palmier ou le figuier -- et le père Noël, ce ramoneur qui ne se salit jamais, tracté par des rennes plutôt que par des chameaux -- se mêlent à ce conte oriental. Puis les bougies qui nous viennent de terres sans soleil. Sans oublier la liste des enfants désobéissants que le vieillard établit durant l'année pour s'adonner à sa perversion typiquement pédophile: la fessée. Alors que Dieu Lui-même dresse en même temps la liste de tous les mécréants qu'Il enverra personnellement en enfer... Il faudrait encore parler des boules multicolores, symbole gay par excellence... Ainsi donc "Noël" incorpore christianisme, traditions nordiques, rassemblements familiaux risqués et malbouffe totale pour nous intoxiquer corps et âme...

Et l'on recommencera à Pâques. Rêvez, chers enfants, en cette douce nuit !

André