jeudi 30 janvier 2014

Le peintre Yannis Tsarouchis amoureux fou des marins grecs


1940.

Son type de marin idéal.

Soldat dansant.
Dans son oeuvre vigoureuse, le peintre grec Yannis Tsarouchis (Γιάννης Τσαρούχης , 1910-1989) a clairement exprimé sa préférence envers des modèles jeunes, virils, sensuels et -- s'il fallait les habiller -- marins, soldats ou sportifs. Très populaire en Grèce, sa peinture a été reçue comme une glorification des valeurs masculines. Le marin assis auprès du jeune homme étendu (ci-dessous) a tout de même causé scandale et a été finalement décroché de son exposition à Athènes: la police le jugeait injurieux pour les forces militaires. À part cela, la tonalité homo-érotique ne semblait pas choquer. J'y vois plusieurs explications. Comme dans les autres sociétés méditerranéennes jusqu'à la fin des années 1970, l'amitié entre jeunes mâles -- même lorsqu'ils se promenaient enlacés dans le rue, ce qui était courant -- n'était pas considérée comme sexuelle. Parce que les filles "honnêtes" étaient inaccessibles avant le mariage et que l'homosexualité était réservée, pensait-on, à des hommes visiblement efféminés. Quant aux rapports sexuels entre ados frustrés, on pensait qu'ils ne préjugeaient pas de l'orientation future.


1948.

L'incessante suspicion d'homosexualité est née avec les changements d'attitude déclenchés par les mouvements de libération sexuelle et d'émancipation gay à travers le monde; puis avec l'éruption du sida. Tout cela s'est produit avec retard autour du bassin méditerranéen. Au préalable, le régime des colonels (1967 à 1974) avait corrompu encore plus le pays, tant la population que les politiques de tous bords, le monde judiciaire et l'Église orthodoxe. Et l'intervention militaire turque à Chypre avait encore perturbé la situation. Dans la dernière partie de sa vie, Yannis Tsarouchis s'est engagé plus politiquement contre la répression policière et militaire ainsi que contre les inégalités dont souffrent les LGBT.

"La sentinelle oubliée" 1957.

Répression et torture: un Sébastien contemporain.

Arrestation de communistes.


"La grande plage" 1962.

Le milieu le mieux protégé contre l'homophobie est peut-être celui de la mode. Le photographe Vangelis Kyris en fait partie. À côté de sa production pour des magazines et des couturiers, il illustre ou recrée à sa manière des oeuvres picturales et littéraires. Ici, il a copié des tableaux de Tsarouchis, un artiste qui l'a beaucoup inspiré.

André



dimanche 26 janvier 2014

Le nombril d'un mec (velu ou pas) cache un enfer et un royaume




Comme on pourra le vérifier vendredi 31 sur Arte, 22h20, le ventre est notre deuxième cerveau. Il "influence notre personnalité et nos choix, nous rend timides ou téméraires". Parmi les bouquins que je suis en train de lire, il y a Philosophy in the Dungeon, The Magic of Sex and Spirit de Jack Rinella. Citation: (p. 134): "La manière dont je me considère; les capacités, talents et possibilités que je perçois dans ma vie affectent directement ce que je fais, les risques que je suis prêt à prendre, et comment je vis." Tout cela nous vient des tripes, juste sous le nombril.




Si j'évoque des notions comme tripes, courage, risques, peur au ventre, (in)décision, secret, fermeture, ouverture, des termes comme gay, placard et sortie du... nous viennent de suite à l'esprit. Les gars qui réalisent quelque chose de positif dans leur vie, selon Jack Rinella, ne se laissent pas démonter par leurs échecs; ils sont persuadés que l'analyse des défaites conduit au succès. Alors que d'autres évitent les risques parce qu'on leur a toujours dit qu'ils étaient des incapables. Et la plupart d'entre nous avons été dressés à mener une existence calquée sur les attentes de la société.

Page 136: "Mes parents m'ont élevé pour que je devienne un bon catholique, hétérosexuel, un membre respectable de la société américaine. Alors que j'essayais de me plier à leurs aspirations, je découvrais peu à peu que j'aurais voulu vivre autrement. Durant une trentaine d'années [...] j'ai bien réussi à l'école, ai fréquenté l'église [...] et imaginé que de suivre leur modèle me rendrait heureux. Lorsque la lutte pour me conformer m'a quasiment terrassé, j'ai enfin compris que je serais plus heureux en suivant un autre chemin."




Il a dû se débarrasser de l'image négative qu'il avait de lui-même. La transition a été douloureuse et longue. Divorcé, séparé de ses enfants, rejeté par ses parents à cause de son coming out, sans compagnon, en plein marasme financier, incapable de répondre aux exigences de son patron... Il lui a fallu du temps pour se reconstruire. Il a traversé une longue dépression et a essayé, en thérapie, de voir où il s'était trompé. "Aujourd'hui, (page 133) je regarde ces années comme un temps de transition nécessaire, indispensable, semblable à une grave opération chirurgicale qui aurait transformé ma vie..." Ohé les mecs! prêtez attention à votre deuxième cerveau. Il se situe sous votre nombril.

André

samedi 25 janvier 2014

Chiotte du Centre olympique de biathlon à Sotchi : un chiathlon





Le bon vieux temps: plus pudique...


La "fosse commune".
Nouvelle version


D'habitude la Russie de Vladimir Poutine nous alarme et nous scandalise. Mais cette photo (en haut à g.) d'un cabinet d'aisance à Sotchi a fait rire le monde entier. N'empêche que vous vous interrogez: pourquoi le doublon? Je vous mets sur la piste: Steve Rosenberg, correspondant de la BBC, a fait cette découverte au Centre olympique de Biathlon. Vous cherchez encore? Dans biathlon il y a bi. Le biathlon marie deux sports: une course de ski de fond et la carabine. Les brillants architectes russes ont pensé logique d'associer d'autres épreuves dans leur centre: couler un bronze et tirer un coup. Ne me dites pas qu'eux aussi sont gangrénés par la corruption ou corrompus par la gangrène. Comme le montrent ces témoignages photographiques, le communisme dans les lieux d'aisance est encore bien vivant en Russie.

André





Gare de Cercang en Tchéquie.

Il n'y a pas d'âge pour les jeux de pipi.

Grande muraille de Chine.

Soldats américains.

Quelque-part au paradis.