Pour marquer la fin du mois de la masturbation, je voulais céder la parole à un hétéro qui décrit ceci dans son blogue: "Alors que je m’adonnais clandestinement à quelque visionnage sensuel (et néanmoins coutumier) dans la solitude d’un après-midi d’été, la porte s’ouvre avec empressement et ma femme qui avait oublié un truc à la maison me surprend dans une situation … embarrassante. Pour moi l’indignité, pour elle l’indignation. J’ai mis du temps à digérer cette honte qui m’a laissé muet, livide et tremblant. Une honte qui se nourrissait du malaise accumulé depuis l’adolescence à



m’envisager comme un gros sale quand je me donnais du plaisir – probablement pas très loin de la honte de l’alcoolique surpris à récidiver." J'ai demandé à l'auteur l'autorisation de reproduire son texte en entier. Il ne m'a pas répondu jugeant probablement qu'il serait déshonorant de paraître dans un blogue de pédé.




Ce début de récit fait apparaître deux problèmes que notre société n'a pas encore bien résolus. L'idée que dans un couple -- hétéro ou homo -- tous les orgasmes de chacun appartiennent aussi à l'autre. Et la honte attachée à la masturbation.


Lorsque, dans un cénacle amical, on aborde le sujet de la première fois, combien de femmes racontent encore que leur mère ne les avait pas prévenues de l'arrivée des premières règles. Combien d'hommes ont compris que leur père était gêné/pressé en leur donnant son petit topo sexuel et qu'il ne fallait pas poser de questions. Ceux qui n'avaient pas été mis clairement au parfum par des copains se sont demandé s'ils avaient provoqué un accident lors de leur première éjaculation. Alors que, comme l'écrit Ed dans son blogue Sacred Touch for Men, cet événement devrait donner l'occasion d'organiser un rituel pour le célébrer et faire connaître les beautés de la sexualité. Quel partage ce serait entre un père et un fils, quel cadeau!

André